Ce n’est pas ce que je fais qui m’épuise… C’est ce que j’oublie de nourrir en moi.
Il y a des journées où j’enchaîne.
Je fais. J’assure. Je gère.
Et quelque part, j’en ressens presque une fierté discrète.
J’ai bien fait. J’ai été efficace. Présente. Disponible.
Mais le soir venu… un creux.
Un vide flou, pas spectaculaire.
Juste cette sensation que quelque chose manque.
Pas parce que j’ai mal fait.
Mais parce que j’ai avancé sans présence.
Parce que j’ai rempli le temps sans vraiment l’habiter.
Parce que j’ai coché toutes les cases… sans y être.
Alors je ne me demande plus :
“Qu’est-ce que j’ai accompli aujourd’hui ?”
Mais plutôt :
“Ce que j’ai fait m’a-t-il nourrie… ou vidée ?”
Et cette réponse-là, elle ne vient pas d’un manuel.
Elle vient du corps. Du ressenti. Du dedans.
Ce qui ressource Christophe, par exemple —
les ambiances pleines, la fête, les gens qui rient, la musique, la lumière —
moi, ça m’épuise.
Je me sens comme envahie de l’intérieur.
Ce n’est pas une question de bon ou de mauvais.
C’est juste… différent.
Moi, j’ai besoin d’espace.
De calme. D’un silence choisi.
De lenteur.
L’un ne vaut pas mieux que l’autre.
Mais ce n’est pas en regardant ce qui fait du bien aux autres qu’on retrouve son propre souffle.
Alors, un jour, je me suis posée la seule question qui comptait vraiment :
Qu’est-ce qui me nourrit, moi ?
Pas ce qui me donne l’air d’être en mouvement.
Pas ce qui emplit mon agenda ou alimente mes to-do lists.
Pas ce qui m’épuise sous couvert d’être cette “femme forte” qui tient tout à bout de bras.
Mais ce qui recharge.
Ce qui reconnecte.
Ce qui, même en passant inaperçu, me ramène à moi.
Du vrai. Du simple. Du juste.
Je ne vis pas dans une bulle.
Je fais face aux contraintes, aux rendez-vous, aux obligations, comme tout le monde.
Mais alors… comment compenser ce que ces moments-là me prennent ?
Comment ne pas laisser le vide s’installer en silence, jusqu’à l’épuisement ?
C’est là que cette question devient précieuse.
Pas pour tout changer.
Mais pour rééquilibrer.
Pour me redonner, un peu, ce que je donne sans compter.
🌿 Longtemps, je n’ai même pas su qu’elle existait, cette question.
Je mangeais sur le coin de mon bureau.
Je rentrais avec la tête pleine et le cœur en veille.
Je remplissais mes soirées pour ne pas sentir le manque.
Je tenais debout. Mais je ne respirais plus.
Et puis un jour, j’ai commencé à observer.
Pas avec de grandes résolutions.
Juste… en prêtant attention à ce que je ressentais après.
Ce qui me nourrit, c’est souvent très simple :
Un repas préparé avec soin.
Une phrase qui m’éclaire.
Un silence doux.
Une respiration lente.
Une amie avec qui je n’ai pas besoin de faire semblant.
Un livre. Un rayon de soleil. Un geste de tendresse.
Et ce qui me vide, c’est souvent sournois :
Les écrans qui tournent sans fin.
Les rendez-vous subis.
Les relations qui tirent sur l’énergie.
Les pensées qui tournent en boucle.
Les injonctions. Les attentes. Les comparaisons.
Et cette petite voix qui répète, encore et encore :
“Tu ne fais pas assez.”
✨ Nourrir, ce n’est pas se couper du monde.
C’est apprendre à choisir. À trier. À écouter.
C’est décider en conscience de ce que je laisse entrer :
dans mon corps, dans ma tête, dans mon cœur.
C’est une forme d’écologie intérieure.
Un tri délicat. Un retour vers soi.
Pas pour fuir la vie.
Mais pour la traverser sans se perdre.
💛 Si tu veux essayer…
Tu peux commencer par te poser cette question simple, le soir venu :
Qu’est-ce qui m’a nourrie aujourd’hui ?
Et qu’est-ce qui m’a vidée ?
Juste ça. Sans jugement. Avec curiosité.
Tu peux le noter, ou simplement l’observer.
Et puis, peu à peu, créer des petits moments rien qu’à toi.
Pas des injonctions de plus.
Juste des invitations à retrouver ce qui te fait du bien, à toi.
👉 Peut-être que ce sera un repas préparé avec soin, peut-être même livré.
Ou simplement le fait de t’asseoir pour le savourer, sans rien faire d’autre.
👉 Peut-être que ce sera de remplacer 10 minutes de scroll par quelques pages d’un livre, ou par le silence d’une pièce calme.
👉 Peut-être que ce sera une marche sans but précis, ou au contraire, danser dans ton salon, casque sur les oreilles.
👉 Peut-être que ce sera un appel à une amie,
ou juste le fait de ne parler à personne, pour une fois.
Il n’y a pas de bonne réponse.
Juste cette invitation à repérer ce qui te recharge…
et à t’en offrir un peu plus.
Commence petit.
Tu n’as pas besoin de changer toute ta vie.
Commence par t’offrir ce que tu donnes si souvent aux autres :
de l’attention, de la bienveillance, un espace pour te régénérer.
C’est comme ça que l’élan revient.
Pas en criant.
Mais en soufflant doucement à l’intérieur.
Miryana
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